Relief, Sol, Climat
Le relief et le climat
La commune de Bagassi est constituée d’affleurement de grès plus ou moins escarpé et de collines dont l’altitude varie entre trois cent quarante (340) et quatre cent cinquante huit (458) mètres (rapport diagnostique du PCD Bagassi, 2013). Les écosystèmes de ces collines sont encore mal connus, et surtout exposés à l’activité d’extraction minière industrielle et artisanale.
Le climat de la commune est de type Soudano-sahélien avec une pluviométrie comprise entre les isohyètes 600 mm et 900 mm et deux saisons bien tranchées que sont :
- une saison sèche longue de sept (07) mois (d’octobre à avril) marquée par l’harmattan, qui est un vent sec et frais jusqu’en janvier et sec et chaud de février à avril ;
- une saison pluvieuse, courte, qui dure 5 mois (mai à septembre), annoncée par la mousson. En effet, la moyenne mensuelle des précipitations des années 2014 à 2017 indique 32,82 mm en avril, 86,27 mm en mai, 37,5 mm en octobre et 2,5 mm en novembre (à partir des données de la ZAT Bagassi).
Le graphique ci-dessous permet d’apprécier l’évolution de la pluviométrie depuis 2004 :
Source : ZAT de Bagassi Octobre 2017
Sur l’ensemble de la période, la courbe de tendance montre une légère hausse de la quantité annuelle d’eau tombée dans la commune, avec des pics de 1121 mm en 2007, 1012,9 en 2011 et 1113,4 en 2014. Cependant, on note une grande variabilité – avec une amplitude de 545,1 mm (575,9 en 2002 et 1121 en 2007) – qui se manifeste par une succession d’années de faibles pluviométries et d’années de fortes pluies. Cette variabilité constitue l’une des expressions majeures des changements climatiques dans la commune, et l’un des principaux facteurs de risque dans les systèmes de production agricole. Egalement, l’exploitation minière sur les collines pourrait présenter des menaces d’éboulement et de destruction des écosystèmes naturels. Ces risques exigent de la commune, une adaptation de ses systèmes productifs et une meilleure gestion des eaux souterraines et de surface.
Les sols
La carte ci-dessous montre que le territoire communal comprend essentiellement quatre (04) types de sols : les sols minéraux bruts peu évolués, les sols ferrugineux tropicaux, les sols hydromorphes et les sols bruns.
- les sols minéraux bruts peu évolués qui représentent environ 10% de la superficie de la commune. Ce sont des sols relativement pauvres qui présentent un horizon de surface à peine ébauché reposant sur une roche peu décomposée. Leur épaisseur très faible ou nulle, la difficulté de pénétration des racines et la pauvreté chimique confèrent à ces sols une valeur agronomique quasi nulle. Ils peuvent avoir vocation à être des espaces de conservation, des espaces pastoraux ou d’habitation. Leur exploitation à des fins agricoles nécessite un matériel léger et un apport approprié de fumure.
- les sols ferrugineux tropicaux: ils sont moyennement riches et occupent plus de la moitié (55%) du territoire communal. De structure massive ou fortement chargée de gravillons avec une faible disponibilité en eau, ils sont propices à la culture. Tout comme les sols bruts peu évolués, ils ont besoin d’un renfort en fumure pour assurer une fonction agricole ;
- les sols hydromorpheslocalisés dans les bas-fonds et les cours d’eau à écoulement temporaire. Ils représentent environ 5% de la superficie de la commune. Caractérisés par un excès d’eau temporaire, ces sols sont propices au sorgho et au riz lorsque la quantité d’eau est suffisante. Leur potentialité chimique est moyenne. Ils sont lourds et difficiles à travailler ;
- les sols bruns, très riches, qui représentent 30% de la superficie de la commune. Ils se prêtent bien à la culture du coton, de l’arachide, du niébé, du riz, du sorgho, du maïs et du mil. Dans l’ensemble, la commune dispose de 35% de sols très riches et de plus 55% de sols moyennement riches, aptes à la production agro-sylvo-pastorale. Seulement, tous ces types de sols sont menacés de dégradation par les facteurs suivants :
- l’érosion hydrique et éolienne, renforcée par le déboisement liée à l’agriculture et à l’habitat ;
- les techniques culturales inadaptées, caractérisées par le défrichement sans considération de normes environnementales ;
- l’extraction minière, et notamment l’orpaillage.
Face à ces menaces, les populations, avec l’encadrement des services techniques, ont adopté certaines techniques culturales, et notamment les cordons pierreux. Toutefois, une meilleure coordination de l’action des différents services techniques est nécessaire pour faire adopter des normes de durabilité dans les systèmes de production.
Carte: Carte d’occupation des terres de Bagassi
La carte d’occupation des sols ci-dessous montre la prédominance de la savane arborée, arbustive et herbeuse, ainsi que la présence de zones humides et de forêts galeries le long des principaux cours d’eau.
Carte: Les différentes formations végétales
Les principales formations végétales de la commune de Bagassi (BDOT, 2012) sont : la savane arbustive et herbeuse (28214,22ha), la savane arborée (9080ha), la forêt galerie (349 ha), les sols nus (143,33ha) et les zones humides (11,144ha) dont une forêt classée (1800ha) à Bounou et des forêts protégées (Vy 10ha, Kahin 12ha et Kaho (ND)).
Ces formations abritent les principales espèces suivantes : le Vitellaria paradoxa (Karité), le Parkia biglobosa (Néré), le Bombax costatum (Kapokier à fleurs rouges), le Tamarindus indica (tamarinier), Pterocarpus emacius (Vène), le Detarium microcarpum (Tama koumba) et le Saba senegalensis (Lianes).
Les formations végétales et les différentes espèces qu’elles abritent représentent un enjeu socioéconomique important pour les populations : elles fournissent la quasi-totalité de l’énergie domestique, constituent l’essentiel des condiments des ménages, pourvoient la matière première de la pharmacopée traditionnelle, participent à la protection des sols et des cours d’eau etc.
Par conséquent, ces enjeux doivent être pris en compte dans la stratégie de gestion durable de ces ressources.
La gestion de ces formations est essentiellement assurée par le service départemental de l’Environnement, à travers la plantation d’arbres, la sensibilisation, et la protection des espèces en voie de disparition et des forêts classées et protégées. Il bénéficie essentiellement de l’appui de la société minière Roxgold, pour la plantation d’environ 20 000 plants composés d’espèces locales par an, dans la commune durant l’exploitation de la mine.
Au regard des enjeux que constituent les formations végétales et du rôle des différents acteurs, l’un des défis majeurs sera de dégager une stratégie globale de gestion durable des ressources comprenant entre autres la vulgarisation de technologie de productions adaptées, le renforcement de l’efficacité des services techniques (ZAT, ZATE, SDE, police) et leur synergie avec les autres acteurs (Roxgold, mairie, OSC, producteurs etc.). Une telle stratégie devra permettre :
- une protection effective des forêts galeries et des zones humides fragiles, notamment le long des principaux cours d’eau ;
- l’adoption effective de normes environnementales et de techniques agricoles durables par les producteurs, en particulier les grands producteurs ;
- la promotion des énergies renouvelables dans le but de réduire l’utilisation excessive du bois.
La faune
Les principales espèces fauniques de Bagassi sont : les francolins (Francolinus bicalcratus), les pintades sauvages (Meleagris numida), les crocodiles (Crocodilus niloticus), les singes (Cercopitecus patas), les cobas (Cobus cob), les lièvres (lepus capensis), les porcs-épics (érinaceus eurapaeus), les céphalophes de grimm (Sylvicapra grimmia), les civettes (Paradoxurus hermaphroditus), et plusieurs espèces de reptiles.
L’exploitation minière constitue la principale menace pour les espèces fauniques. Elle affecte leur habitat et intoxique l’eau qu’ils consomment. Selon le Chef de zone de l’environnement, les principales espèces menacées sont : l’hyène, chacal, les francolins et les pintades sauvages. Des mesures de protection sont envisagées par la société minière Roxgold (mise en place d’effaroucheurs et pose de filets au-dessus des bassins ), mais leur efficacité reste à prouver.